Du XII^e siècle jusqu’à la fin de la guerre de Cent Ans, les seigneuries périgordes furent l’enjeu d’une âpre rivalité entre les Rois de France et les Rois d’Angleterre.

Le seigneur de Montignac, les chevaliers et damoiseaux, ses vassaux, et les paysans durent organiser leur autodéfense qui prit au sein de la châtellenie de Montignac une forme des plus judicieuses : un réseau d’une douzaine de tours de guet et de plusieurs maisons fortes, dont Coulonges, capables de donner l’alerte au son des olifants et par signaux de fumée. Tapi au creux d'un vallon, en liaison avec les tours de guet dal Buc et de Belloc, proche du fortalicium de la Faye d'Auriac, la forteresse de Coulonges contrôle alors l'importante voie publique médiévale située sur les hauteurs environnantes et qui relie Périgueux à Toulouse, via Montignac.

Au XIII^e siècle, le fortalicium de Coulonges et ses dépendances foncières sont inféodées au chevalier Adémar Gibra, homme de confiance de Renaud de Pons, seigneur de Montignac.

À l’aube du XV^e siècle, Coulonges passe aux mains de Johan Helyas, auparavant capitaine du castrum d’Auberoche. Le duc d’Orléans, frère du Roi de France, lui concède la haute justice et le droit de guet.

Au XVII^e siècle, marqué par un retour au calme et une occupation civile, familiale et noble du château, le castrum de Coulonges connaît sa forme la plus faste, celle de la demeure d’un grand seigneur, sous l’égide du comte Jean François Chapt de Rastignac.

Survivance d’un dispositif stratégique médiéval unique en Périgord, visant à la protection d'une vaste châtellenie et mis en place par un fidèle d'Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse, le fortalicium de Coulonges a subsisté en dépit des guerres et des révoltes.

Victime de pillages au XIX^e siècle, le château sera restauré à la fin du XX^e siècle sous l’égide des Bâtiments de France. Il arbore aujourd’hui l'aboutissement de sept siècles d’architecture castrale en Périgord.

Nous remercions Monsieur Bernard Fournioux, archéologue et médiéviste,
qui nous a fourni les éléments d'archives nécessaires pour la rédaction de cet historique.